‘ Orfèvre du fruit ’

Crédit photo Nils Van Brabant

Crédit photo Nils Van Brabant

" Edmée Hooghe a associé à une ferme transformée en gîte, une basse-cour, un potager et un verger magnifiques où ne grandit que du bon, dont pas mal de variétés anciennes de pommiers et de poiriers. Un bel endroit, orienté plein sud, grandissant d’année en année. Edmée, passionnante et passionnée, s’en occupe avec son mari, et celui-ci leur rend bien – je parle du jardin, leur apportant fruits et légumes au long de l’année. Elle m’a fait goûter ses groseilles, tout en délicatesse, m’a parlé des variétés anciennes qu’elle a dénichées jusqu’au fond de la France, variétés qui m’étaient inconnues, mais aux noms appellant comme « Comtesse de Paris », « Alexandrine Douilard » ou « Olivier de Serres ». Hors du verger, plus de 150 arbres fruitiers ont été plantés par le couple dans des prés naguère habités de quelques peupliers. Désormais, curieusement, c’est à la fois bien rangé et cela part dans tous les sens : fruits rouges en voici, en voilà, mais aussi cassis, amandes, groseilles à maquereaux, mûres, bref, rien que des choses qui vous ramènent des souvenirs d’une époque où l’on pouvait marauder. À qui vend-t-elle ? Eh bien, tout dépend de la production... Et là, c’est délicat, car même après un juillet magnifique et des arbres pliant sous les fruits, Edmée me dit : « si une bestiole découvre ce paradis, je ne pourrai rien y faire. C’est arrivé ! Et les voisins auraient vu un écureuil. Alors je ne vous dis pas, mes quarante noisetiers leur ont tapé dans l’œil… » Quand aux groseilles qu’elle ramassait à mon arrivée, la moitié partait chez Christophe Thomaes du Château du Mylord. Le chef s’apprêtait à faire des tartes. Voilà, c’est comme çà… Il y a des ruches, mais le miel, les œufs, les poules, pintades, pommes, poires, amandes, groseilles, raisins et autres merveilles sont réservées à ses proches, puis à ses hôtes.

« Restez, je vous prépare une petite pintade au jus de pomme, je ne vous dis pas », m’a-t-elle dit, précisant que sa production, trop limitée pour rejoindre les étals des épiceries fines de Bruxelles, s’appréciait d’abord à sa table d’hôtes ou à celles, étoilées, du Château du Mylord. "

René Sépul

Une Terre, des Hommes et des Recettes

LIVRE GENERATION "W"

Noyau Culinaire Wallon

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